Contributions

Remonter Tioumliline lectures

Un universitaire, chercheur au CNRS, Mohammed BENHLAL, nous offre quelques pages de sa thèse

sur Le collège d'Azrou et la formation d'une élite berbère civile et militaire au Maroc : 1927-1956 :

Un espace de liberté pour les collégiens : le monastère de Tioumliline

 

Un article de Pierre Vermeren (mai 2001) sur l'enseignement français au Maroc au long du 20e siècle resitue et le collège berbère et la "coopération" dans un tissu historique plus large. (envoi de Mohammed BOURHOUS)

Pour clore en beauté l'année 2002, un récit de Jacques Lane sur "Le bibi de Noël"

Le cèdre Gouraud est l'objet de légitimes inquiétudes, comme toute la cèdraie d'Azrou victimes de la surpopulation des "magots" mais aussi de la surexploitation humaine.

 

Voir aussi CITATIONS

À côté des contributions photographiques, cette page a pour but d'accueillir les contributions écrites (anecdotes, récits, poèmes, contes...) ; ou encore des citations d'ouvrages évoquant AZROU... à vos plumes... ou vos claviers...

Pour amorcer, en cette année 2002, année Victor Hugo :

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit, la campagne
Je t'écrirai. Vois-tu, je sais que tu les (1) attends...
Attendras-tu, ô amie, que Kodak en son antre noir
Ait développé  les diapos que rapidement tu veux voir ?
O combien d'anciens exilés, ô combien de côtisants, (2)
Voguant sur le wèbe, sont admiratifs devant le talent
Du Super-cyberpapy vendéen, champion  du petit écran,
Qui, pour son site azroui, désespérément les (1 bis) attend.
               
Le petit poète plus haut que son QI (3)

     Notes de Lagarde et Michelou :
1 et 1 bis : Il s'agit bien évidemment des clichés, dont usait abondamment  le grand poète, qu'il adresse à une ancienne maîtresse qu'il connut en pays berbère.
2 : Nous supposons que V.H. fait allusion aux personnes encore en activité, qui par souci humaniste typiquement  hugolien, se dévouent pour assurer une retraite aisée à leurs glorieux aînés.
3 :
Les troubadours provençaux l'appelleraient plutôt  "le fada "

 

Note de l'éditeur

Chacun sait que VH pratiquait avec assiduité les sciences occultes, ce qui explique qu'il ait eu la prescience de la Toile (le wèbe) et quelques autres anticipations dont témoigne ce poème.

 

AZROU

 

Azrou ! Azrou ! rocher, dominant ta vallée,

Fièrement érigé ! ta beauté en allée

Par de vains ornements, dignes de courtisans.

Tit-Hacen enlaidi, n’est-ce pas suffisant ?

 

Azrou, cité berbère, presque tentaculaire :

Dans toutes directions la ville étend son aire.

Du centre, une immense mosquée a pris le seuil.

Amros, de ton auberge, il nous faut faire deuil.

 

Mais tu restes en nos cœurs, la ville du bonheur,

Des joies simples : repas amicaux, pétanques, fêtes ;

Montagnes, forêts : des images plein les têtes,

 

Et les visages d’élèves ayant eu l’heur

D’avoir été disciples de profs sémillantes.

Azrou, souvenirs, nostalgies encor* brûlantes !

 

                  José-Francisco de Yanuala

 

* Licence toute poétique et fort usée pour retomber sur ses (douze) pieds.

 

Extraits de l'analyse du Lagarde et Michelou

Dans ce sonnet de facture classique, le célèbre poète Yanuala, d'origine espagnole par un ami de son père, exprime avec tout le talent qui le caractérise toute la nostalgie, douce blessure qui ne se cicatrisera pas, que lui ont laissée les joyeuses années au cœur du Moyen Atlas, au pied de ces fiers sommets, couronnés de neige à la saison froide.

Certes la riante cité berbère s'est transformée et pas toujours en bien : ce qu'expriment avec précision les deux premiers quatrains. Mais l'amertume irritée laisse place, dans les deux tercets, aux flots heureux de l'évocation du bonheur passé qui s'exprime en mots simples comme les joies dont l'écrivain garde le souvenir ancré au cœur.

À noter les rimes ou assonances internes (rocher, vallée - érigé, beauté, allée - ornements, courtisans - berbère, tentaculaire - cœurs, bonheur) qui font de ce sonnet un joyau phonétique.

 

 

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